jeudi 29 décembre 2011

La grande traversée

Jusqu'à présent, tout se passait comme si on construisait une maison jumelle accolée à Jeannette. Il n'y avait pas de communication entre les deux.
Ces derniers jours ça commence à changer !

Au premier étage, la porte est percée. L'ancien escalier devra être déposé et le trou dans le plancher devra être effacé.

Au rez de chaussée, la communication entre le salon et le bureau est également percée.


Avant de pouvoir évider le mur, une poutre métallique a d'abord été mise en place sur une demi-épaisseur du mur, puis une seconde poutre sur la deuxième demi-épaisseur.
Quand un rayon de soleil frappe la fenêtre côté rue, tout s'illumine et on commence à s'imaginer profitant de nos nouveaux espaces !

mardi 20 décembre 2011

Les fenêtres sont arrivées, mais...

Les fenêtres ont été enfin livrées avec un mois de retard. Il était temps. Il fait froid même pour les ouvriers qui travaillent dans la maison. Nous avons été vraiment ravis de cette nouvelle ! Mais j'ai appris aussi à me méfier dans la jungle de la construction. Étant toute contente, je me préparais déjà à encaisser un éventuel coup... Le réflexe de survie ! Et... j'avais raison.

Jacques a tout de suite vu que la dimension de la grande fenêtre demie-lune de la chambre de Paul n'a rien à avoir avec celle qui était prévue ! Ah, comment est-ce possible ? On avait vérifié plusieurs fois la dimension avec l'entrepreneur ! Elle se trouve beaucoup plus haute et légèrement moins large. Elle ressemble à celle de notre premier projet qui a été écarté pour réduire les coûts.

La première émotion passée, Jacques et moi essayons de nous ressaisir. L'entrepreneur M. Al. jure que sa commande était correcte, c'est la faute au fabricant. M. Al. est apparemment prêt à repasser la commande. Mais dans ce cas-là, on attendra encore trois mois en retardant les travaux. Est-ce raisonnable ? En plus de ça, Jacques s'est rendu compte que l'ouverture de la porte-fenêtre de la pièce japonaise s'ouvre du mauvais côté ! Bon, 2 ratés sur 8 fenêtres... Bon score, peut-être.

Après une réflexion de quelques jours, nous avons décidé d'adopter ces fenêtres imposées. La grande fenêtre est très belle, finalement. L'architecte dit qu'elle est proportionnellement meilleure du point du vue esthétique. Mais cela nécessite une modification de la forme du trou préparé depuis longtemps : encore casser, recreuser et bétonner le creux qui est devenu inutile. Ah, quel gâchis !

On est quand même content de voir les trous de fenêtres côté jardin tous bien encadrés. Ça fait du bien.

vendredi 2 décembre 2011

Plein air

On attend toujours les fenêtres mais la porte d'entrée côté jardin a été mise. Cela fait plaisir ! Nos fenêtres sont "sur le planning de livraison" d'après le fournisseur en province. Ah, les travaux, c'est un long fleuve tranquille...

Désormais beaucoup repose sur les épaules de Geo. qui doit finir l'intérieur de la maison presque tout seul. Il a fait les faux plafonds. Il a commencé l'isolation des murs. Il a déjà mis les trois portes du 2ème étage. Je lui sers du café à midi pour le soutenir. D'après le plombier F., "C'est un monstre. Il ne se plaint jamais, il travaille tard, seul, et bien !" Nat. vient l'aider quand il y a une manutention. Les deux électriciens père et fils continuent leur travail en venant par-ci par-là, toujours uniquement le matin. Je me demande ce qu'il font de leurs après-midis. Le plombier F. les joindra bientôt. Il est le seul qui n'appartient pas à l'équipe portugaise. Le plombier de l'équipe est presque à la retraite et n'a pas voulu prendre notre chantier en main. Le plombier F. a déjà travaillé avec eux sur un précédent chantier. Il a l'air tout à fait compétent.

Avec l'arrivée du froid le bain commence à me manquer. Jacques a démonté la baignoire (et retiré tout le vieux carrelage mural), me l'a descendue et installée à côté de la maisonnette. C'est le rotenburo, le bain en pleine nature dont sont friands les Japonais ! Avec l'aide d'un tuyau d'arrosage branché sur la douche, on remplit la baignoire avec de l'eau très chaude. Et à l'abri du regard des voisins derrière un pot de bambous, vers minuit, je me suis plongée dans le bain fumant ! (Le flash détruit l'ambiance). Certes ça demande un certain courage mais une fois dedans, que c'est agréable ! Les étoiles sur nos têtes, entouré de végétation, on transpire en pleine nuit et c'est un bonheur !

Voir ici par exemple l'esprit du bain en plein air.

samedi 12 novembre 2011

Chambre haute

Avec la surélévation du toit, le plancher de la chambre du haut, composé de panneaux de particules, n'atteignait plus les deux murs d'extrémité. De plus il grinçait et s'était dégradé suite à quelques accidents humides. Par ailleurs l'ancien escalier laissait un gros trou. J'ai pris la décision de le remplacer.

Première étape : déposer les plaques de particule. Deux : nettoyer.



C'est incroyable les débris en tout genre qui s'accumulent au fil des décennies : gravas, vieilles planches, cercles de tonneau, verre brisé, vieux journaux. Le Petit Parisien du 10 août 1929 situe l'époque.

En plus du journal au "plus fort tirage des journaux du monde entier", on était aussi assidu, pendant l'été 1949, au journal Populaire-Dimanche. Le Populaire était le journal de la SFIO dirigé par Léon Blum.

Puis j'ai trouvé une bête.

J'ai pensé à un ver xylophage (dévoreur de bois) qui allait bientôt faire tomber le plancher un étage plus bas. Réaction immédiate : le xylophène, passé au pinceau sur l'ensemble des solives. En fait l'animal n'était pas vraiment méchant. Il s'agit du ver de farine, la larve du ténébrion meunier. Paul m'apprend qu'ils en élèvent dans leur classe de SVT !

Etapes suivantes : enlever l'ancien escalier, assurer à nouveau la continuité des solives, remplir les espaces avec de la laine de verre, fixer les nouvelles lambourdes avec l'espacement adapté aux nouvelles plaques.
Les nouvelles plaques sont de l'OSB (Oriented Strand Board), plus rigide que la particule. Elles sont posées, comme il se doit, à coupe de pierre c'est-à-dire à joints décalés. Entre elles et les lambourdes vient s'intercaler une bande résiliente Phaltex pour amortir les bruits d'impact sur le sol.

Une moquette viendra plus tard terminer l'ensemble.


L'entrepreneur nous promet que la fenêtre en demi-lune devrait arriver la semaine prochaine. Cette pièce pourrait donc rapidement être rendue habitable. Nous prévoyons d'y déménager Matthieu car les travaux vont aussi prochainement sévir dans sa chambre.

vendredi 21 octobre 2011

Le froid arrive et il faut isoler

Le chantier était tout d'un coup calme cette semaine. Parce que les trois ouvriers sont partis pour un autre chantier. Il ne reste que Geo., chef du chantier. Il a attaqué l'isolation du toit tout seul. Il a d'abord mis plein de piques sous les chevrons , qui tiendront la deuxième couche isolante. Et après, il a commencé à mettre sa première couche de laine de verre entre les chevrons. Il se plaignait que des poussières de verre piquait ses yeux car ça s'envole au moment de la pose. Tout se passe maintenant dans la maison.


Jusque là, il y avait tout le temps du bruit, l'aller et venue des gens et des matériaux. Je me sens un peu triste sans le brouhaha que j'ai pu observer tout au long de travaux à travers la fenêtre de la petite maison. En plus, le froid arrive ! Il fait encore noir quand Geo. arrive. Il doit éclairer la maison avec des projecteurs ou des lampes improvisées. On a décalé d'une heure notre rendez-vous de chantier du mercredi. Avec le froid, la vie en chantier va être de plus en plus dure.

Mais ce matin Nat., le maçon qui a surtout travaillé au début des travaux, est revenu de Bordeaux pour aider Geo. Il est le plus gai et le plus bruyant de l'équipe. Cela va égayer un peu l'ambiance fraiche qui s'était installée. Ils vont mettre la deuxième couche ensemble . Et après, le dernier film d'isolation par dessus la semaine prochaine.

mardi 11 octobre 2011

Enfin couverts

Le couvreur J. a terminé aussi le toit de la cage d'escalier côté jardin. Les trois petits vélux ont été posés.


Geo. le chef du chantier continue patiemment les escaliers. Il a l'air d'un ours gentil, silencieux mais méthodique. Grâce à son travail de coffrage et de bétonnage, nous pouvons maintenant monter jusqu'au 1er étage. Demain jusqu'au 2ème ! En passant par l'ancien escalier, qui n'est pas encore détruit, nous savons que l'on a une belle vue à partir du trou de fenêtre en demi-lune, chez Paul, tout en haut.

Ca. commence à attaquer le petit balcon attenant à une pièce où nous souhaiterions mettre les tatamis. Je tenais à ce balcon. Je voulais une petite ouverture vers le jardin pour que la pièce respire.

Les deux électriciens père et fils ont débarqué sur notre chantier depuis le début de la semaine. Nous étions un peu affolés car notre plan d'électricité n'était pas tout à fait au point suite aux changements divers. Nous avons eu un entretien avec l'architecte ce matin et c'est plus clair maintenant.
Une amie architecte m'avait prévenu : Dans les travaux, on court sans arrêt derrière les entrepreneurs. C'est une vérité.

jeudi 29 septembre 2011

Le toit est là !

Nous avons maintenant une belle toiture. Ouf, on ne se sentait pas à l'aise sans. Avec un toit, la maison a l'air d'une maison comme dans un dessin d'enfant.

La petite pointe en zinc se dresse fièrement sur notre toit. C'est une petite coquetterie de la maison en banlieue. Elle est héritée de Jeannette. On a voulu la garder en hommage à elle.


Heureusement il fait un temps exceptionnel en ce mois de septembre.
Pour J. le couvreur, hélas, ça ne doit pas être drôle car il doit refaire la gouttière qu'il vient de fabriquer côté mitoyen avec nos voisins, suite à nos réclamations. Elle ne correspondait pas au DAO (devis descriptif de travaux). Laisser faire, réclamer, demander des améliorations, les voir refaire... Cela devient notre habitude. Mais l'équipe ne tombe jamais de mauvaise humeur. J. chante toujours sur le toit.

Ils sont maintenant quatre : J. le couvreur, Ca. qui l'assiste, Geo. le chef du chantier qui attaque l'installation des escaliers et Ad. qui l'aide. Je suis contente avec l'idée d'avoir enfin des escaliers et un accès à la nouvelle partie de la maison. A suivre...

vendredi 9 septembre 2011

Plus de toit !

Après les vacances, les ouvriers sont revenus. Ils sont maintenant trois.
Heureusement nous avions évacué la chambre de Paul qui était sous le toit le week-end dernier. Car lundi soir, on n'avait plus de toit !
Parmi les débris de tuiles, sur l'une d'elles est apparue la date de 1925. Les gens vivaient donc les années folles. Mais dans cette ville, la vie devait couler tranquillement pour Jeannette et son mari postier...

Mardi soir, le vent était très fort. Le bruit que faisait la bâche était impressionnant et on a eu du mal à s'endormir. Nous prions au ciel de ne pas laisser tomber d'eau pendant les "deux bonnes semaines" à venir que l'entrepreneur M. Al a prévues.

A la réunion de chantier de mercredi matin, on s'est mis d'accord que les murs qui font le pignon de la maison ancienne doivent être démolis pour réaliser un chaînage. Le bruit de démolition a bel et bien repris. Et aussi la poussière horrible! En plus j'ai retrouvé ce monstre dans la cour, dont je croyais m'être débarrassé : la benne !

Tout se passe avec la "méthode traditionnelle". C'est à dire, ils tapent à la masse, cassent les murs et jettent les débris en bas, certes gentiment mais du haut jusqu'en bas... Alors le chantier que ça fait, je ne dis pas... Des débris jonchaient même notre balcon. Le cage d'escalier de l'intérieur aussi, bien que le trou en haut ait été bouché. Je me suis dit vraiment "on est courageux".

Mais toujours une surprise arrive! Jeudi soir, Jacques constate que déjà deux rangés de parpaings étaient montées sans le chaînage prévu ! On s'est mis d'accord pour le chaînage, non ? Jacques envoie une missive par mail à l'architecte et à M. Al. C'est épuisant de pointer le doigt sur ce qui n'a pas été bien fait et de le faire corriger.

A 6h le matin, j'envoie un SMS à M. Al. Je sais qu'il est à pied d’œuvre dès 5h.
Il m'appelle à 7h en disant qu'il pensait le faire en deuxième rangée car l'état du plancher n'était pas terrible et qu'il emmènerait les matériaux nécessaires à 8h.
Bon, d'accord, c'était prévu.
Et il ajoute : "Si les ouvriers avaient fait trop de parpaings, on cassera".
Je commence à bien comprendre leur "méthode traditionnelle".

lundi 25 juillet 2011

Vivre en chantier

Au fur et à mesure que les murs montent, Matthieu, qui garde sa chambre dans la maison, a du mal à capter le wi-fi qui se trouve dans la maisonnette. Il doit souvent venir dans l'annexe pour bénéficier de l'internet. La vie tourne maintenant autour de cette maisonnette.
Oui, c'est un peu étriqué pour une famille de quatre personnes plus un chien. Mais avec un minimum, on se débrouille bien finalement. Je me suis bien habituée à préparer le repas dans une cuisine minuscule. Simplement il ne faut pas être deux là-dedans !

Jacques et moi traversons toujours le jardin pour aller dormir dans la maison, avec un simple matelas par terre. Nous serons chassés tôt ou tard de la maison quand les ouvriers attaqueront la toiture. Paul est le seul, pour l'instant, qui dort dans la maisonnette. Il se sent bien sur sa mezzanine et dans son lit de paquebot.


J'aime beaucoup cette maisonnette revêtue de bois. C'est la petite sœur de Jeannette. Je me demande si ce n'était pas un peu à cause d'elle que cette maison m' a plu dès la première visite. Elle me fait penser au petit cabanon que mon père a construit lui-même dans la montagne où j'ai passé mes vacances. Il portait mon prénom. Il est un symbole du bonheur de mon enfance. Il n'y avait rien, même pas l'électricité ni l'eau tout au début. On s'éclairait à la bougie. On allait chercher de l'eau loin jusqu'au puits. Mais j'y étais heureuse. Avec pas grand chose, on peut être heureux. C'est mon père qui me l'a appris.

Quand on a acheté Jeannette, la maisonnette était dans un état pitoyable sauf la structure extérieure qui a été soignée par le propriétaire précédent. Jacques a mis un an pour la rendre habitable : isolation, électricité, plomberie, cuisine, douche... tout ! Et on a fait démarrer les travaux. On a réussi à y caser à peu près tout ce qu'il faut pour notre vie. Même le piano !

Ad. nettoie et range le chantier tous les soirs avant de partir. J'imaginais le pire : le jardin entier envahi de matériaux et de débris... Mais non, nous gardons un coin du jardin pour nous. Nous pouvons même manger dehors s'il fait beau (c'est rare ce mois-ci). Il y a des fleurs. Il y a des tomates. En plein chantier, certes, mais la vie n'est pas si désagréable. A condition qu'on ne dramatise pas les poussières par ci, les désordres par là. Ça apprend aussi aux enfants qui observent les ouvriers travailler tous les jours que Rome ne se fait pas en un jour et c'est une expérience assez précieuse à notre époque qui cherche l'immédiateté.

vendredi 15 juillet 2011

Maçon, c'est un métier

Quand on parle de construire un mur au vingt-et-unième siècle, on peut imaginer un ouvrage "durable", en rondins ou en bottes de pailles. On est prêt alors à accepter que ledit mur manifeste un peu d'indépendance vis-à-vis du cordeau ou du fil à plomb.
Mais chez nous c'est du traditionnel, du bien rectangulaire, du parpaing de père de famille. La fantaisie, on s'en chargera nous-même avec le choix du papier peint. On demande à un mur qui commence chez soi de ne pas monter chez le voisin. On en attend quelques qualités géométriques comme la rectitude, la planéité, la verticalité.
C'est pourtant simple, non ?

Eh bien non : le mur qui est en train d'être construit contre la maison du voisin avait paraît-il décidé d'être moderne.
Ma constatation au 14 juillet : 1) Le mur n'est pas construit verticalement et a tendance à aller chez le voisin. Le fil à plomb révèle un écart de 5 à 10 cm entre la base et le sommet. 2) Vu d'en haut, le mur n'est pas plan. 3) L'écartement de 2cm avec la maison voisine n'est pas respecté.
Pour respecter les règles de l'art, un polystyrène de 2 cm doit être inséré entre le mur et la maison voisine pour assurer une complète indépendance des deux structures. Or comme le montre la photo ci-dessous, au stade où en est la construction, cet écartement est inégal et les deux murs viennent même en contact.

C'est tout à fait inacceptable et l'architecte qui assure le rôle de maître d’œuvre en est bien d'accord.
Aujourd'hui 15 juillet, un rafistolage a été effectué...
C'est mieux, le fameux polystyrène est à sa place. Jugée d'en haut, la planéité laisse encore à désirer mais on peut espérer qu'à la fin le crépi sera appliqué avec habileté pour rattraper le coup.
Au fait, la petite fenêtre que vous voyez s'esquisser éclairera la salle de bain.
Un renflement, à gauche, est perceptible...

samedi 2 juillet 2011

Bientôt le plancher du 1er étage


Les murs atteignent le 1er étage. Cette semaine, la dalle du 1er étage sera coulée.
Malgré un problème par-ci, un autre par-là, les travaux avancent lentement mais sûrement.
Nat. qui est parti sur un autre chantier a été remplacé, depuis trois semaines, par un autre maçon Cal. J'ai été soulagée de ne plus entendre sa radio qui chantait " Chérie FMMM !" tout au long de la journée. Cal. n'allume pas de radio. Par contre, il bavarde plus en travaillant avec son assistant Ad. Mais comme il a toujours un ton joyeux et n'arrête jamais ses mains, cela ne me gêne pas trop. Ils se parlent en Portugais. Ils sont du Cap-Vert.

Je ne connaissais rien du Cap-Vert sauf Césaria Evora. J'apprends que l'île était inhabitée avant l'arrivée des colons portugais en 1456 . La plupart des Cap-verdiens sont donc des métisses des Portugais et des esclaves africains. Je ne sais pas s'ils sont tous comme ça mais je trouve nos trois ouvriers humainement bons et chaleureux. Aucun ombre de vulgarité, plutôt polis et ponctuels. Comme je passe mes journées avec eux pendant des mois, c'est appréciable.

Nat. a un côté un peu fou et brut mais il a quelque chose d'attachant. En général, il ne parle pas (sauf que c'est la radio qui parle). Il fonce comme un sanglier qui court. Mais parfois, il est soudain euphorique à mort. Il éclatait de rire toutes les cinq minutes. Je me demande ce qu'il a dû prendre... Il aime bien prendre une cannette de bière après une journée de travail.
Cal. est plus décontracté et nonchalant. La communication entre nous est beaucoup plus facile. Il garde toujours sa bonne humeur. Pas d'alcool. Il pense à sa santé. Il préfère le coca.
Ad. est un garçon grand, sérieux et très discret, d'autant plus qu'il ne parle pas le français. Mais il est quelqu'un de sensible et il a un fond très gentil. Quand il sourit, on le sent.

La construction d'une maison n'est pas que technique. Elle est aussi une aventure humaine. Un certain rapport de force est inévitable, notamment entre l'entrepreneur M. A. et nous. Mais pour moi, ces trois ouvriers ont bien un nom et c'est un peu comme s'ils font partie de la famille qui veille sur Jeannette.

samedi 25 juin 2011

Porte-à-faux

La mise en place du plancher du rez-de-chaussée a été une aventure.
Attention, c'est un peu technique. Sujets aux maux de tête s'abstenir !
La technique est en général plutôt facile. On pose des poutrelles en béton précontraint sur les murs. Leur longueur est telle qu'elles reposent sur 5 cm de mur à chaque extrémité, le câble de précontrainte continuant au dessus de l'épaisseur du mur. On pose des hourdis sur les poutrelles, qui sont des parpaings de ciment de forme adéquate (on les appelle aussi des entrevous, ce qui est un nom assez charmant). Puis on coule une dalle de béton par dessus le tout, armée d'un treillis métallique soudé, dite dalle de compression. Le béton remplit également l'espace au dessus du mur et forme ainsi un chaînage tout en maintenant l’extrémité des poutrelles. Simple.

Là où ça se corse c'est que la partie côté cuisine doit former un porte-à-faux. En effet, dans la partie neuve, la fondation respecte l'alignement des murs de la partie existante mais les pièces côté cuisine vont déborder jusqu'en en limite de propriété c'est-à-dire sur un porte-à-faux de 70 cm. Ceci s'explique par le fait que l'architecte n'a pas voulu faire une fondation profonde à l'aplomb de la maison attenante qui n'a pas de sous-sol, dans le soucis d'éviter à cette maison voisine ce qu'on appelle pudiquement un désordre.
Un porte-à-faux de 70 cm ce n'est pas la mer à boire et ça ne faisait pas peur à notre entrepreneur.
Malheureusement, le patron a eu subitement mal à l'épaule, il a cru avoir un problème cardiaque et il a été quelque jours peu présent.
Les ouvriers ont vu le plan, avaient à leur disposition des poutrelles qui avaient bien les 70 cm en plus. Ils ont posé ça sur les murs, mis les hourdis et coulé la dalle de compression. Dans leur idée, on allait pouvoir continuer à bâtir sur le porte-à-faux. Je sentais bien qu'il y avait un problème quelque part.
J'ai eu quelques jours d'angoisse.
D'abord, avant de couler la dalle de compression, au moins faire combler les jours entre le sommet du mur et les poutrelles. En effet les hourdis masquant le sommet du mur, le béton ne viendra pas solidariser les poutrelles avec le mur.
Ensuite les inquiétudes au sujet de la résistance structurelle. L'architecte un peu indisposé par mes récriminations et l'indisponibilité du patron de l'entreprise m'a certifié que le contremaître garantit la solidité. Le temps de discuter, les maçons ont coulé la dalle qui peut sécher pendant le weekend.

Lundi le patron vient voir le chantier et comprend tout de suite que ça ne marche pas. Il nous explique comment il avait l'intention de faire. Dommage qu'il n'ait pas su le faire comprendre à ses ouvriers !
Il faut trouver une solution.
On va réaliser de vraies poutres pour soutenir la suite du mur au dessus du porte-à-faux, faisant supporter le poids sur les murs latéraux, pas sur le mur au dessus duquel passent les poutrelles. En effet les poutrelles ne sont en aucune façon prévues pour porter un mur.
 En fait de murs latéraux, il n'y en a qu'un puisque la construction complète une partie ancienne. Pour suppléer au mur manquant et sa poutre impossible (contre l'existant), un support sera réalisé en refaisant une fondation dans le passage, ce qu'on voulait éviter au début.
Ouf, après ces péripéties le reste devrait être plus simple, rien que du standard. Malgré tout, il faut garder l’œil et savoir anticiper !

vendredi 10 juin 2011

Les murs montent


Nos voisins sont très bricoleurs. Deux maisons plus loin, la famille a été dans les travaux pendant quatre ans ! Parce que le mari a décidé de prendre tout en main après avoir viré les ouvriers qui travaillaient trop mal. Il a tout fait sauf la toiture. Notre voisin en face est aussi en travaux depuis plus d'un an. Lui, au contraire, il fait la toiture lui-même! Ou plutôt il refait sa toiture car il n'était pas du tout content de la façon dont elle a été faite par de soi-disant professionnels. Admiration du quartier ! Il est tous les jours sur le toit en ce moment. Je précise que ce ne sont pas des retraités. Ils ont respectivement un enfant de l'âge de Paul.

Ce voisin en face, il fait une maison super écologique : matériaux de haute qualité, isolation à fond, recyclage d'eau de pluie pour WC, panneaux solaire... Par contre, nous, nous avons choisi la simplicité : parpaings, isolation simple, chauffage tout à fait ordinaire. Un seul point écolo est peut-être d'avoir gardé le puits pour arroser le jardin. Bien sûr que c'était une question de budget, mais aussi parce que nous gardons la partie la plus ancienne de la maison et que l'on a jugé raisonnable de faire simple par rapport à la qualité de construction de cette partie. Elle est faite de briques de l'époque et n'a pas assez d'espace pour une isolation de 20cm d'épaisseur. Comme nous voulions garder l'aspect de la façade extérieure, l'option de l'isolation par l'extérieur était écartée d'avance. Cela coûterait plus cher d'ailleurs.

Voilà, Jeannette restera modeste et simple comme on aime, toujours un peu décalée mais un peu plus belle, j'espère. En attendant, les murs montent ! On aura sûrement un plancher de rez-de-chaussée la semaine prochaine.

jeudi 2 juin 2011

Des murs et des pas mûrs ?

Dans l'article précédent, sur la première photo, on voyait un beau trou et des tranchées bien nettes prêtes à accueillir les semelles de fondation en béton armé. Lundi ce béton était coulé. Lundi soir, tout content, je m'arme du plan, d'un mètre ruban, de ficelles et d'un fil à plomb et... devinez quoi ! Je m'aperçois que certains murs doivent être construits carrément à côté de la semelle ! C'est flagrant sur la photo ci-dessous. Un mur doit venir s'aligner à gauche de la ficelle (la photo est prise pour n'avoir aucun effet de parallaxe). C'est acceptable à un bout mais à l'autre bout, c'est à côté... La tranchée avait été creusée de travers ! Ailleurs, pour un mur de refend, il y avait une erreur de 20 cm, la largeur d'un parpaing. Il y avait eu confusion entre mesure intérieure et mesure extérieure !

Branle-bas de combat, je convoque patron et architecte. Le patron passe vers 10 heures. Je lui dis qu'il faut casser pour refaire une fondation correcte. Il semble d'accord et donne quelques ordres aux ouvriers. Je repasse plus tard pour voir l'architecte. Nous constatons qu'ils ont rafistolé l'affaire. Il n'y a qu'à espérer que c'est fait sérieusement avec raccord de ferraillage adéquat...
Mercredi, le premier rang de parpaings était posé. Je mesure... Ouf, c'est bon !
Comme matériel de mesure, ils ont un vieux mètre ruban qui se bloque à 4 mètres et qui ne se rembobine plus, une règle de 2 mètres un peu cabossée et un petit niveau à bulle. Je n'ai pas vu d'équerre ni de fil à plomb. Il va falloir rester vigilant !

samedi 28 mai 2011

Deuxième étape : Adieu la benne !

Youpi ! Samedi midi, Nat et Ad ont fini de creuser ! Lundi, ils vont attaquer la fondation. Ils contemplent avec nous le trou de près de 2m de hauteur avec un air satisfait.
Vingt-deux bennes au total ! Tout à la force de leur bras !

Je suis vraiment soulagée car la cohabitation avec la benne qui occupe toute la cour de devant devient pesante au bout de deux mois. C'est salissant, très encombrant et vraiment pas esthétique. Pour sortir, on doit se plier en quatre. Et le bruit que ça fait quand le camion vient enlever la pleine et laisser une autre vide ! Parfois il arrive à 6h30 avec fracas et, à cause de mon éducation japonaise, je suis stressée à fond en pensant à la tête des voisins qui grognent... (Dans mon pays, l'entrepreneur fait lui-même le tour du quartier, avant même de commencer les travaux, pour s'excuser des gênes qui seront causées autour. ) Heureusement nos voisins sont compréhensifs. Mais si j'étais à leur place, j'en aurais un peu marre...
Adieu la benne, ce monstre indispensable mais si encombrant ! Nous n'habitons pas à la campagne mais en pleine ville ! Après 22 fois, le chauffeur a fini par exceller à la placer juste à l'endroit pile poil, dans le trajet de la brouette et un peu en biais, pour que le portail puisse fermer. Il n'y avait presque aucune marge.
Adieu le marteau piqueur ! Adieu la pioche ! Je suis libérée de leur bruit !
Mais en fait, on a décidé, avec l'évolution des travaux, de déplacer et changer le tuyau d'évacuation de la maisonnette. On retrouvera donc tôt ou tard le bruit agréable de nos compagnons de route. Mais quand même, c'est une étape significative. Pourvu que personne ne tombe dans ce trou en attendant...

samedi 21 mai 2011

Visite du puits

Démolir des vieux murs, ça va relativement vite. Les blocs de béton armé situés au niveau de l'ancienne entrée, ça a été plus dur et les marteaux piqueurs n'en sont venus à bout qu'après plusieurs jours d'effort. Il ne reste plus maintenant que de la terre à enlever. Bien compacte, elle sait encore résister aux pioches.
Les abords du puits sont dégagés et la buse qui dépasse forme maintenant une margelle. Le puits n'est pas très creux. Du bord de la margelle jusqu'au fond, il n'y a que 3,60 m. En février 2010 j'ai mesuré un maximum de 1,5 m d'eau. Hier, il n'y avait que 0,70 m d'eau.
Après avoir pompé cette eau, j'ai placé une échelle et, pieds nus, je suis descendu au fond du puits. Le fond est plutôt propre, j'ai juste extrait un peu de boue et quelques débris. Il semble constitué du sol naturel, une marne blanche, a priori peu perméable. L'étude de sol mentionne en effet à cette profondeur une "marne beige à beige clair plus ou moins humide".
Le lendemain matin le niveau d'eau ne s'était pas refait. Pourrons-nous compter sur ce puits pour l'arrosage du jardin en été? Ce n'est pas sûr.

lundi 16 mai 2011

Histoire de fantôme

"T'es où? Je crois qu'il y a qqn dans la maison!"
SMS de Matthieu quand Jacques et moi étions sur la route, à la porte de Paris à 23h passées. J'ai eu du mal à saisir tout de suite la situation.
Un deuxième SMS suit aussitôt après :
"Vous êtes où! J'ai vraiment peur!"
Je commence à m'affoler et le rappelle mais il ne répond pas.
Un troisième SMS bombarde mon écran :
"Vous êtes où enfin ! Je ne veux faire aucun bruit !"
On sent son affolement. Ça a l'air sérieux. Je lui dis, par SMS, qu'au contraire, il faut faire du bruit, allumer partout, faire semblant de parler à Jacques, par exemple, et appeler la police.
Jacques fonce sur l'autoroute. Mon cœur bat fort.
Quatrième SMS : "J'ai appelé la police".
Mais oui, la porte n'était sûrement pas fermée. Depuis que l'entrée arrière a été cassée, nous utilisons la porte côté rue mais comme c'est une très vieille porte et que c'est extrêmement difficile de la fermer de l'extérieur, on la laisse souvent ouverte. En tout cas, il n'y a presque plus rien dans la maison, sauf encore une télé au salon. Le reste a été transféré dans la maisonnette, mais nous nous accrochons à dormir dans la maison, chacun dans sa chambre. Et voilà, ce qui nous arrive ! Je me mords les doigts.

Les policiers sont arrivés drôlement vite, paraît-il. En civil et en uniformes, ils ont débarqué en masse, à... dix ! D'après le récit de Matthieu, c'était vraiment comme dans un film policier. Ils sont sortis des voitures comme un commando, se sont divisés en plusieurs groupes, et ont entouré la maison, cette pauvre maison minuscule éventrée... Pendant ce temps-là, Matthieu tremblotant restait sur le balcon avec Tintin collé à ses pieds et le portable à l'oreille, connecté à une policière qui lui disait "restez en ligne, ne bougez pas".
En fait, c'était parce que Tintin effrayé, d'on ne sait quoi, est monté au 1er étage pour gratter la porte de sa chambre que Matthieu est sorti sur le palier et a tendu l'oreille sur ce qui se passait en bas. Au début, il a cru que nous étions rentrés. Il a lancé un mot, mais pas de réponse. Par contre, il a entendu des grincements discrets de parquet, un silence à un moment donné, les grincements de nouveau, et tout d'un coup le bruit de papiers comme si quelqu'un fouillait dans nos affaires. Mais oui, ça ne pouvait être qu'un voleur !

Depuis que l'entrée, le WC et la cuisine ont été démolis, le mur de cage d'escalier côté salon a été ouvert, un peu sauvagement, pour qu'on puisse continuer à monter. L'autre côté qui est vide a été bouché par une planche de bois et une bâche. La maison mutilée mais habitée à moitié a un drôle d'air. Matthieu dit qu'il s'est complètement senti coincé au premier étage. Il n'y a pas d'issue de secours !

Et l'intrus ? Personne...
Les policiers n'ont rien trouvé. Matthieu a été gêné à mort devant tout ce déploiement. En plus, il n'a même pas vu le type fuir. Ce n'est pas possible !
Quand nous sommes arrivés à la maison, les policiers n'y étaient plus. Calme total. Rien n'avait bougé. Aucun trace... A-t-il rêvé ?
"Je te jure ! J'ai vraiment senti la présence de quelqu'un!"
Il est vexé car lui-même il ne comprend pas très bien ce qui s'est passé.
Le lendemain matin, Paul ajoute : "Oui, moi aussi, j'ai entendu les pas. Ce n'était pas Mik (baby-sitter qui est partie vers 22h30) ni Matthieu. Mais bon, je me suis endormi..."
En tout cas, l'heure ne correspond pas.

Je ne crois pas que nos garçons aient rêvé. Y avait-il alors vraiment un visiteur ? Il est venu à 23h, quand il y avait encore une lumière à la fenêtre ? Il ne choisirait pas plutôt 3h le matin ?
Ma conclusion est celle-ci : le fantôme de la maison s'est manifesté ! Ou l'esprit de la maison si vous voulez.
Triste ou inquiet du sort de la maison, il a dû venir errer sur notre chantier de ruine...
Je me suis donc adressée à lui à haute voix. (Heureusement une amie m'avait appris comment parler à un fantôme.)
"Ne t'inquiète pas. Nous prenons soin de ta maison. On ne la détruit pas bêtement, tu sais. On l'aime bien. On la rajeunira avec respect. Allez, tu peux maintenant t'en retourner là où tu étais. "
Je crois qu'il s'est vite apaisé et nous confie maintenant "sa maison" de son plein gré.

mardi 10 mai 2011

Démolitions

La maison comprenait une partie principale qui sera conservée et un ajout à l'arrière (petite entrée, cuisine, toilettes) qui est en cours de démolition pour être remplacé.
Au cours de la démolition, j'ai découvert du papier journal daté du jeudi 11 juin 1942. "Les Japonais débarquent aux Aléoutiennes, plusieurs bases américaines de cet archipel sont déjà occupées".

L'indication de date est intéressante même si j'aurais évidemment préféré la découvrir gravée sur des pièces d'or. En pleine Occupation, à Antony, on pensait à l'avenir...
A cet époque on construisait en parpaings de mâchefer, qui est un résidu de sidérurgie, assez léger. La partie principale est quant à elle construite en briques même si on a pu constater que les fondations étaient assises sur une semelle d'un béton de mâchefer.

En fait, quelques indices montrent que la construction initiale ne devait comprendre qu'un seul niveau. En 1942, alors que le journal parlait de guerre et de rationnement, on aurait donc construit un étage et une extension.
Aujourd'hui un plombier a démonté le chauffe-eau et coupé quelques tuyaux. Les amateurs de bain doivent maintenant prendre leur mal en patience. Le chauffe-eau à gaz n'est plus tout jeune mais on le met de côté soigneusement car on n'est pas sûr de pouvoir s'offrir un appareil moderne.

lundi 2 mai 2011

Sous la pluie, c'est moins drôle

C'est la première fois depuis le début des travaux qu'il a plu vraiment. Et ça, ça change ! On est dans la gadoue car ils creusent la terre ! Je me rends compte combien on avait de la chance jusque là avec le temps. Surtout depuis que la cuisine a été déménagée dans la maisonnette, je traverse le jardin 50 fois par jour. Quand il fait beau, ce n'est pas pénible, mais la pluie change les données. C'est une période de transition un peu déstabilisante avant la démolition de la cuisine. Les vêtements sont dans la maisonnette mais les sous-vêtements sont encore dans la maison. On dort encore dans la maison mais la maisonnette est presque remplie.
Ad. a commencé la semaine dernière à attaquer les escaliers extérieurs en béton et le sol en béton du jardin qui résistaient bien au marteau-piqueur. Avec Nat. qui est rentré de vacances, le rythme a accéléré cette semaine. Ils ont bien creusé la partie qui va être créée. Les escaliers disparus, nous sommes obligés de passer par la porte de façade et pratiquer un autre passage pour atteindre le jardin. Tintin est complètement perdu. Il ne me quitte pas d'une semelle car il est très inquiet. Mais oui, ça bouleverse son quotidien et sème la pagaille dans son "territoire".
Une surprise ! Dans le sol de la partie creusée passe le tuyau en poterie qui assure l'évacuation de la maisonnette. Heureusement, ils ne l'ont pas cassé. Mais par contre, il faudra le dévier. On ne sait jamais ce qu'il y a dans la terre si on ne creuse pas. Je préfère trouver du trésor !

samedi 23 avril 2011

Première étape

Jacques est content ! La dalle a été coulée juste avant le weekend de Pâques.
Si j'avais su que ça rendrait mon mari si heureux, je lui en aurais fait cadeau plus tôt ! Ah, la dalle ! Ça c'est le truc des hommes...

Oui, une première étape a été franchie. Et c'est peut-être le plus dur qui a été fait.
Parce que nos deux ouvriers, Nat. et Ad., ont dû évacuer tous les gravas par la petite fenêtre (le soupirail) qui se situe au-dessus de leur tête sur le devant de la maison, où est posée la benne. Heureusement ils sont jeunes et costaux.
J'ai entendu tellement de choses sur les gens du bâtiment : râleurs, tricheurs, jamais là quand on les attend, etc. Mais non, je ne les ai jamais entendu râler. Ils sont gentils et polis. Ils sont toujours à l'heure, c'est à dire que nos pauvres voisins sont réveillés par le bruit du marteau-piqueur à 8h pile. (Pourtant Matthieu a montré une performance dans sa capacité à continuer de dormir même dans ce vacarme !) A force, on est devenu très matinal. Ajouter à cela, notre rendez-vous hebdomadaire avec l'architecte et l'entrepreneur fixé à 7h30 tous les jeudis matin.

Nat. et Ad. ont travaillé dur depuis 3 semaines pour que ça finisse à temps, avant que Nat. parte en vacances une semaine dans sa famille au Portugal. Il le mérite bien. Franchement, je suis admirative.
Après Pâques, Ad. attaquera tout seul le creusement de l'agrandissement en attendant le retour de Nat. Il faudra encore supporter le bruit du marteau-piqueur pendant un certain temps. Le travail sera un peu plus facile qu'au sous-sol mais tout reste à la main car il n'y a pas d'accès pour un engin. Le dérangement sonore va être multiplié car ça se passe dehors. Mais avec ce beau temps et avec leur bonne volonté, cela ne me démoralise pas. En tout cas, pas encore...

Joyeuse Pâques à tous !

dimanche 17 avril 2011

Je tiens debout

Les sapeurs ont bien progressé.
Quelques mètres cubes après le début des travaux, je tiens debout partout dans la cave !
On remarque aussi que la technique pour le coffrage et le coulage du béton s'est progressivement affinée.
Au début on voyait beaucoup de morceaux de bois de paroisses diverses et l'effet d'ensemble rappelait un peu les fragiles cabanes de Paul.
Maintenant ça paraît clair et net. Le coup de main est pris. Il faut dire qu'il y a aussi plus de dégagement autour pour faire les choses.
Il est prévu de couler une dalle de béton cette semaine qui vient. La dalle sera posée sur sable, gravillons et couche isolante.

samedi 9 avril 2011

Art abstrait

Depuis deux semaines, ils creusent et creusent... en consolidant la fondation. Ils ont déjà rempli trois bennes de 7m3. Entre temps, nous avons vu une émission intitulée "Maison en travaux, du rêve au cauchemar"... Il y a plein d'émissions comme ça et on entend autour de soi beaucoup d'histoires horribles du même genre. C'est donc bien une possibilité que nos travaux tournent aussi un jour au cauchemar...
Mais dans la vie, si on ne prend aucun risque, on ne fait rien !

Pourquoi avons-nous choisi M. R., notre architecte ? Parce qu'il habite dans notre ville et qu'il a rénové plusieurs maisons à côté de chez lui. C'est rassurant. Parce qu'il ne nous impose pas ses idées, mais il nous écoute. Cela paraît normal mais l'autre architecte que nous avons contacté a voulu tout de suite raser notre maison avant même de la voir. Parce qu'il est drôle et un peu décalé. La photo que vous voyez, c'est le sujet qu'on l'a vu prendre. "Ça c'est de l'art abstrait !" proclamait-il. En fait, c'est notre mur du sous-sol après que Jacques a enlevé les étagères. Par ailleurs il est président d'une association qui aide les Maliens. Nous avons participé à sa soirée pour collecter de l'argent. Elle a fini en concert de rock'n roll plutôt déjanté et pas spécialement africain. Nous avons bien aimé... De plus il travaille à l'ancienne, c'est à dire en dessinant à la main. Pas question de 3D ! Et il dessine très bien.

Pourquoi avons-nous choisi M. A., notre entrepreneur ? Bien sûr parce qu'il était le moins cher. Mais ce n'est pas seulement ça. Quand il nous a présenté juste une feuille comme devis quand d'autres nous ont présenté 15 pages détaillées, c'est vrai que l'on était dubitatif ! Mais en discutant avec lui, on a vite senti qu'il avait le métier dans les mains. Il n'est pas en costume, il n'a pas un discours de commercial. Il fait ou il ne fait pas. C'est tout. Sa simplicité nous a plu. C'est un homme de terrain, un peu brut de décoffrage. Portugais, il s'entoure d'une équipe de Portugais. Oui, oui, on peut se tromper... C'est aussi parce que notre architecte a déjà travaillé plusieurs fois avec M. A. et il est en train de terminer un chantier de l'autre côté de la ville. Nous avons également visité une maison agrandie par ses soins. Le propriétaire en était très satisfait.

M.A. et M.R. forment un tandem assez rigolo. Ils s'envoient parfois des piques, comme mari et femme, mais ça fonctionne. Tous les deux, ils sont toujours à l'heure ! Son équipe aussi. C'est un critère important à mes yeux. Bon, après, il n'y a qu'à faire confiance... Confiance en son intuition et en ceux à qui nous avons confié ce projet. Sinon le monde est trop triste, je trouve.