C'est fini

Comme toutes les histoires, notre aventure a une fin. Nous avons signé hier la réception des travaux.

Le dernier jour où Geo. a travaillé il y a une semaine, il est venu me dire avant midi, avec un brin d'air désemparé, qu'il n'avait plus rien à faire. Il a rangé ses affaires et embarqué les matériaux dans son camion. Nous étions un peu triste de se quitter.

Le matin de la réception, Nat. a accompli son dernier boulot, mettre du sable au pied des murs de la maison, et débarrassé tous les déchets encore entassés devant. Notre cour est enfin propre! Nous avons signé la réception à midi avec l'architecte et l'entrepreneur et trinqué pour fêter l'achèvement de travaux. Le premier jour de soleil presque estival et le barbecue nous ont rendus heureux.

C'est vrai qu'il y a eu plein d'histoires au cours de nos travaux, mais étions-nous si mal lotis ? Les gens étaient tous de bonne volonté. Ils étaient bosseurs et c'était agréable. Les Portugais ont vraiment quelque choses dans leur sang. Ils naissent bâtisseurs. Maintenant c'est à nous de jouer. Pendant le week-end de l'ascension Jacques a mis tout son effort pour poncer et vernir les parquets. Et c'est du boulot ! Ça fait de la poussière ! Moi je m'occupe de gratter l'ancien garde-corps du balcon et y appliquer le stop rouille. C'est un travail de patience. Nous avons enfin la disponibilité de l'esprit pour poser nos regards sur notre jardin. Il n'est pas grand, mais y ont quand même fleuri des iris, des azalées, des roses, quelques fleurs des champs.

Eh oui, il nous reste beaucoup de choses à faire : des placards, carrelage de l'entrée, une salle de bain, les wc du 1er étage et les marches de l'escalier, papiers peints etc... Mais la maison est habitable. On prendra le temps qu'il faut. Je ne sais pas encore quand on va faire le déménagement (nos affaires sont à la maison de campagne d'une amie à 1h30 d'ici) mais dès que la cuisine sera finie, on quittera progressivement la maisonnette. Notre chien Tintin ne se sent pas encore "chez lui" dans la maison et préfère dormir dans la maisonnette.

Jeannette renaît. Nous sommes contents d'avoir su préserver une petite trace de sa vie ; cette dame dont nous ne connaissons rien sauf que son mari travaillait à la Poste.

Pour finir ce journal, je remercie spécialement Michel pour sa dernière contribution : des barres de fer qu'il a fabriquées et posées, lors de son séjour chez nous, pour les petites fenêtres des caves. On se sent bien protégés ! Et merci à vous tous de nous avoir accompagnés tout au long de notre petite et grande aventure.

Bientôt la fin

L'échafaudage a été enfin démonté la semaine dernière. Ce jour-là, je me suis vraiment sentie légère, libérée !
"C'est beau, on a l'impression que votre maison a toujours été comme ça". Le commentaire du voisin nous récompense pour les efforts que nous avons faits pour sauver la partie ancienne.
 Le menuiser a posé sur la rampe d'escaliers la main courante en chêne, très sobre et élégante. Je l'ai aussitôt vernie. Le nez de marche fabriqué sur mesure a enfin permis à Geo. de mettre le parquet sur les paliers. Et il reste quelques bricoles pour la finition... Les gouttières à finir, le puits à réparer, quelques plinthes....

Je me sens toute bizarre. On arrive à la fin de gros travaux ! Je n'en crois pas mes yeux. J'avais presque gommé l'espoir de voir un jour la maison finie. Cela fait 13 mois depuis le jour où ils ont commencé à creuser le sous-sol. A notre dernière réunion de chantier hier, on a décidé de signer la réception dans deux semaines.

Mais la tension monte dans la maison avec l'approche du deuxième tour de la présidentielle. Parce que c'est pour ce jour-là que nous avons convié les parents, la marraine, le parrain de Paul. Ni la douche ni la cuisine ne sont finies malgré les efforts surhumains de Jacques.
J'ai passé le weekend à nettoyer, à gratter des éclaboussures de peinture et d'enduit au sol, aux murs et sur les vitres, à dépoussiérer un peu partout pour atténuer l'ambiance de "maison en travaux". Les chambres sont à peu près correctes. D'ailleurs Jacques et moi avons investi la chambre de Mat. depuis le 1er mai. Mais le reste... Encore des tas de matériaux de chantier poussiéreux ici et là.
Bon, on fait avec. Je ferai la cuisine dans la maisonnette et on traversera le jardin pour aller manger dans la salle à manger nue, sous la lumière crue de l'ampoule. L'esssentiel, c'est de passer un moment ensemble, n'est-ce pas ?

Ravalement (suite)

C'est Geo. et son équipe qui continuent la façade du côté rue. La technique est différente du côté jardin. Ils posent la peinture sur la partie ancienne (rez-de-chaussée et 1er étage). La partie tout en haut est cimentée et ravalée par un petit appareil avec manivelle pour lui donner un aspect granuleux qui correspond à la partie ancienne. Malheureusement il pleut tous les jours ou presque...
En plus du mauvais temps, l'espace sur l'échafaudage est très limité à cause du balcon du 1er étage. Ils rament.
Mais la façade de Jeannette devient petit à petit propre et claire. Elle se montrera bientôt dans la rue, sobrement habillée.

Le menuisier n'est finalement pas revenu. Agacé, l'entrepreneur a pris un autre menuisier (toujours portugais). Il nous a promis de venir cette semaine poser deux portes, la main courante de la rampe de l'escalier et les nez de marche des paliers. Les électriciens père et fils ont enfin fini leur travail. Ils avaient une curieuse habitude de ne travailler que la matinée. Mais que faisaient-ils donc de leurs après-midis ?


Je continue la peinture. J'ai mal au coude à cause de la fatigue accumulée. Jacques a pris une semaine pour poser les carrelages à la cuisine et à la salle de douche. Nous avons choisi des carreaux de ciment pour le sol de la cuisine, les mêmes motifs que ceux qui y étaient avant. C'est un motif typique des années 1920-30. Quand je suis arrivée ici, je ne l'aimais pas spécialement mais avec le temps, je m'y suis habituée et y ai pris goût. C'est un clin d’œil pour l'ancienne propriétaire, madame Jeannette.

Il faut que la maison soit à peu près habitable avant l'arrivée des parents pour dans deux semaines. Cela me paraît complètement surréaliste pour le moment...

Ça ressemble à une maison

Ils ont débarqué à quatre avant 8 heures. Ils ont contemplé un petit moment, le plan à la main, le mur de trois étages à enduire. Il s'agit de traiter toutes les parties neuves, sauf celle de la façade sur rue qui sera faite différemment. Je leur ai servi le café. Et hop, au travail !

Ils ont commencé à bouger avec une rapidité incroyable. Ils ont complété l'échafaudage existant avec leur matériel, et ont couvert de plastique les 9 fenêtres, la porte, le balcon, tout ce qui dépasse, y compris l'arbre du voisin. Après quoi, les sacs d'enduit sont versés dans la machine qui malaxe avec de l'eau et commence à gémir avec la montée en pression. Avec un long tuyau, l'un d'eux projette le produit sur le mur, les deux autres étalent aussitôt. C'était vraiment un spectacle à voir, comme un numéro de cirque. Leurs gestes sont rapides, précis, efficaces. Ils courent partout, entre le côté rue où est posée la machine et le côté jardin où est l'échafaudage principal.

La couleur que nous avons choisie est "pierre claire" de Weber, une couleur finalement très classique. Je ne connaissais rien de la technique mais je suis un peu au courant maintenant. Il y a plusieurs finitions et nous avons opté pour le "gratté fin" avec les encadrements en "épongé". Le mur sera moins salissant que le mur ancien à l'aspect granuleux.

Nos murs ont été tous couverts de produit à la fin de la matinée.
Après un bref pique-nique dans leur camion, ils attaquent la finition. A l'aide d'une longue règle métallique, ils vérifient la planéité. Puis ils délimitent le bas du mur, les angles, l'encadrement des fenêtres. Et ils "épongent" cette partie. L'enduit est le même mais cette façon d'éponger crée un aspect encore plus lisse et plus clair car la lumière est captée différemment.

Ils ont tout fini, tout rangé vers 19h. Nous sommes estomaqués par la transformation de notre maison. C'est trop beau à nos yeux tellement habitués aux parpaing bruts ! Nous avons félicité cette équipe portugaise efficace et en plus très sympa.
Ils sont forts quand même ces Portugais ! Ils se donnent à fond sans perdre leur bonne humeur jusqu'à la fin. Chapeau !

Quelle couleur ?

Que le temps passe vite. Cela fait presque un mois depuis mon dernier article.
Ah, il ne fallait peut-être pas quitter le chantier. Pendant nos vacances, ils sont partis s'occuper d'autres chantiers ! Depuis, ça stagne un peu mais cela veut dire aussi que l'on est entré dans la phase de finition avec l'entrepreneur.

Les volets sont arrivés, et cette fois-ci, ça marche !
Le chauffage fonctionne parfaitement. L'EDF a enfin déplacé le compteur dans le cave. A la suite de cela, l'électricien a pu presque terminer son travail. Geo. a fini l'isolation du mur où était fixé cet ancien compteur.
Le serrurier a installé au sous-sol une structure métallique qui soutient le plancher du rdc. Il répare aussi l'ancien garde-corps du balcon.
Le menuisier est passé voir et s'occupe tranquillement dans son atelier des deux portes qu'il doit adapter aux cadres existants de l'ancienne maison. Il prépare aussi la main-courante en bois des escaliers et le nez de marches pour les paliers.

Jacques et moi, on se casse la tête pour la couleur du ravalement. Ce n'est pas évident du tout ! Avec l'échantillon, on ne voit rien. La nuance est très subtile. Cela dépend aussi de la finition. On sonne parfois chez les gens pour demander la référence. On était décidé pour une couleur mais ce week-end Jacques a flashé pour une autre... Alors on ne sait plus.

Jacques travaille souvent jusqu'à minuit pour préparer les murs ou pour réparer ce qui ne fonctionne pas bien. J'ai peint un ancien radiateur en fonte en orange ("rouge corail" d'après le nom de la peinture). Il est destiné pour les wc du 1er étage. C'est gai et cela me plaît beaucoup. C'est la première couleur apportée à la maison !

Nous avons aussi eu une invitée : notre nièce, Sophie, avant qu'elle parte en Afrique du Sud. L'ambiance est encore un peu brute pour accueillir les gens mais elle a déclaré avoir bien dormi dans notre comble.

Chaudière en marche

La nouvelle chaudière a été mise en marche ! Elle est belle, imposante et silencieuse, presque intimidante à mes yeux. Le plombier a bien travaillé avec ses deux assistants. La fuite au moment de mise en pression nous a affolés mais c'était parce qu'il y avait un ancien tuyau qui était relié, caché par le faux plafond, à l'ancienne salle de bain. On ne sait pas tout quand on hérite d'une ancienne maison. Nous avons gardé, pour la partie ancienne, les radiateurs en fonte. Malgré cela, le chauffage c'était quand même un gros morceau du chantier. Tous les radiateurs ne sont pas encore en place car il faut peindre le mur derrière. Mais déjà ça change pas mal pour la maison qui a passé l'hiver sans chauffage.

Le serrurier a installé une barre d'appui à la grande fenêtre du haut. En fait, il a fait d'abord une première version selon une proposition de l'architecte, mais qui faisait un peu étriqué et ne nous a pas plu du tout. Notre serrurier, très doué et efficace, a accepté d'en fabriquer une autre, très simple mais sur toute la largeur de la fenêtre. On se sent mieux avec. C'est aussi lui qui va retaper le garde-corps en ruine de l'ancien balcon.

Geo. a collé le parquet dans le salon (là où ça manquait) et le bureau. Il a aussi commencé à mettre la frisette en bois sous la partie du toit qui dépasse des murs et a bricolé des morceaux de bois pour la pièce japonaise pour caler les tatamis. Par contre, il est bloqué pour les paliers car il nous manque le nez de marche adapté au parquet flottant qu'on a choisi. On verra à notre retour de vacances. Vacances dont nous avons bien besoin...

Pendant le grand froid

Les deux semaines de grand froid, c'était dur pour tout le monde mais le chantier n'a jamais cessé. Dans la maisonnette, il faisait 16 degrés maxi (quand on étaient six), en moyenne 13-14. On n'a pas osé forcer le chauffage car ça a fait sauter le fusible un matin.

Les maçons, Nat. et Ad., ont coulé la chape pour égaliser le sol de chaque étage. C'est tout propre pour recevoir les parquets et les carrelages. Le peintre Carl., qui aime chanter, a fini la préparation des murs et des plafonds. Maintenant c'est à nous de peindre ! Peindre toute la maison ! Ça me décourage déjà... mais bon, on prendra le temps qu'il faut. Nous avons commencé par les deux petits combles du 2ème étage. Jacques a aussi posé des carreaux au Wc du rez-de-chaussée.

La nouvelle porte d'entrée de façade a été mise. Elle a beaucoup moins d'allure que l'ancienne. Nous voulions sauver la grille de celle-ci mais c'était trop cher. Par contre, on a ajouté un chantier supplémentaire ; refaire le plafond de la chambre de Matthieu et de la salle de bain existante. Ces plafonds sont d'origine et ils étaient quand même pourris au bout de 80 ans. Ainsi, on a fini par tout remettre à neuf !

Point noir : les volets roulants nous posent un problème. La manivelle n'était pas placée à un bon endroit pour ne pas bloquer l'ouverture de fenêtre. On les a renvoyés au fabricant. Ils sont revenus. La manivelle a été déplacée mais ça ne va pas non plus ! On les a encore une fois renvoyés pour que le coffre soit plus large. J'espère que cette fois-ci ça marchera.

Ah oui, j'oubliais les rampes d'escalier qui ont été fabriquées en métal par un artisan serrurier. Ils les ont fixées. La main courante en bois va venir par-dessus plus tard. Geo. a mis aussi la porte semi vitrée du sous-sol. Je l'ai vu ce matin entreposer les parquets. Le serrurier est arrivé avec un garde-corps du petit balcon côté jardin. La semaine prochaine, ce sera au plombier de finir son installation !