samedi 28 mai 2011

Deuxième étape : Adieu la benne !

Youpi ! Samedi midi, Nat et Ad ont fini de creuser ! Lundi, ils vont attaquer la fondation. Ils contemplent avec nous le trou de près de 2m de hauteur avec un air satisfait.
Vingt-deux bennes au total ! Tout à la force de leur bras !

Je suis vraiment soulagée car la cohabitation avec la benne qui occupe toute la cour de devant devient pesante au bout de deux mois. C'est salissant, très encombrant et vraiment pas esthétique. Pour sortir, on doit se plier en quatre. Et le bruit que ça fait quand le camion vient enlever la pleine et laisser une autre vide ! Parfois il arrive à 6h30 avec fracas et, à cause de mon éducation japonaise, je suis stressée à fond en pensant à la tête des voisins qui grognent... (Dans mon pays, l'entrepreneur fait lui-même le tour du quartier, avant même de commencer les travaux, pour s'excuser des gênes qui seront causées autour. ) Heureusement nos voisins sont compréhensifs. Mais si j'étais à leur place, j'en aurais un peu marre...
Adieu la benne, ce monstre indispensable mais si encombrant ! Nous n'habitons pas à la campagne mais en pleine ville ! Après 22 fois, le chauffeur a fini par exceller à la placer juste à l'endroit pile poil, dans le trajet de la brouette et un peu en biais, pour que le portail puisse fermer. Il n'y avait presque aucune marge.
Adieu le marteau piqueur ! Adieu la pioche ! Je suis libérée de leur bruit !
Mais en fait, on a décidé, avec l'évolution des travaux, de déplacer et changer le tuyau d'évacuation de la maisonnette. On retrouvera donc tôt ou tard le bruit agréable de nos compagnons de route. Mais quand même, c'est une étape significative. Pourvu que personne ne tombe dans ce trou en attendant...

samedi 21 mai 2011

Visite du puits

Démolir des vieux murs, ça va relativement vite. Les blocs de béton armé situés au niveau de l'ancienne entrée, ça a été plus dur et les marteaux piqueurs n'en sont venus à bout qu'après plusieurs jours d'effort. Il ne reste plus maintenant que de la terre à enlever. Bien compacte, elle sait encore résister aux pioches.
Les abords du puits sont dégagés et la buse qui dépasse forme maintenant une margelle. Le puits n'est pas très creux. Du bord de la margelle jusqu'au fond, il n'y a que 3,60 m. En février 2010 j'ai mesuré un maximum de 1,5 m d'eau. Hier, il n'y avait que 0,70 m d'eau.
Après avoir pompé cette eau, j'ai placé une échelle et, pieds nus, je suis descendu au fond du puits. Le fond est plutôt propre, j'ai juste extrait un peu de boue et quelques débris. Il semble constitué du sol naturel, une marne blanche, a priori peu perméable. L'étude de sol mentionne en effet à cette profondeur une "marne beige à beige clair plus ou moins humide".
Le lendemain matin le niveau d'eau ne s'était pas refait. Pourrons-nous compter sur ce puits pour l'arrosage du jardin en été? Ce n'est pas sûr.

lundi 16 mai 2011

Histoire de fantôme

"T'es où? Je crois qu'il y a qqn dans la maison!"
SMS de Matthieu quand Jacques et moi étions sur la route, à la porte de Paris à 23h passées. J'ai eu du mal à saisir tout de suite la situation.
Un deuxième SMS suit aussitôt après :
"Vous êtes où! J'ai vraiment peur!"
Je commence à m'affoler et le rappelle mais il ne répond pas.
Un troisième SMS bombarde mon écran :
"Vous êtes où enfin ! Je ne veux faire aucun bruit !"
On sent son affolement. Ça a l'air sérieux. Je lui dis, par SMS, qu'au contraire, il faut faire du bruit, allumer partout, faire semblant de parler à Jacques, par exemple, et appeler la police.
Jacques fonce sur l'autoroute. Mon cœur bat fort.
Quatrième SMS : "J'ai appelé la police".
Mais oui, la porte n'était sûrement pas fermée. Depuis que l'entrée arrière a été cassée, nous utilisons la porte côté rue mais comme c'est une très vieille porte et que c'est extrêmement difficile de la fermer de l'extérieur, on la laisse souvent ouverte. En tout cas, il n'y a presque plus rien dans la maison, sauf encore une télé au salon. Le reste a été transféré dans la maisonnette, mais nous nous accrochons à dormir dans la maison, chacun dans sa chambre. Et voilà, ce qui nous arrive ! Je me mords les doigts.

Les policiers sont arrivés drôlement vite, paraît-il. En civil et en uniformes, ils ont débarqué en masse, à... dix ! D'après le récit de Matthieu, c'était vraiment comme dans un film policier. Ils sont sortis des voitures comme un commando, se sont divisés en plusieurs groupes, et ont entouré la maison, cette pauvre maison minuscule éventrée... Pendant ce temps-là, Matthieu tremblotant restait sur le balcon avec Tintin collé à ses pieds et le portable à l'oreille, connecté à une policière qui lui disait "restez en ligne, ne bougez pas".
En fait, c'était parce que Tintin effrayé, d'on ne sait quoi, est monté au 1er étage pour gratter la porte de sa chambre que Matthieu est sorti sur le palier et a tendu l'oreille sur ce qui se passait en bas. Au début, il a cru que nous étions rentrés. Il a lancé un mot, mais pas de réponse. Par contre, il a entendu des grincements discrets de parquet, un silence à un moment donné, les grincements de nouveau, et tout d'un coup le bruit de papiers comme si quelqu'un fouillait dans nos affaires. Mais oui, ça ne pouvait être qu'un voleur !

Depuis que l'entrée, le WC et la cuisine ont été démolis, le mur de cage d'escalier côté salon a été ouvert, un peu sauvagement, pour qu'on puisse continuer à monter. L'autre côté qui est vide a été bouché par une planche de bois et une bâche. La maison mutilée mais habitée à moitié a un drôle d'air. Matthieu dit qu'il s'est complètement senti coincé au premier étage. Il n'y a pas d'issue de secours !

Et l'intrus ? Personne...
Les policiers n'ont rien trouvé. Matthieu a été gêné à mort devant tout ce déploiement. En plus, il n'a même pas vu le type fuir. Ce n'est pas possible !
Quand nous sommes arrivés à la maison, les policiers n'y étaient plus. Calme total. Rien n'avait bougé. Aucun trace... A-t-il rêvé ?
"Je te jure ! J'ai vraiment senti la présence de quelqu'un!"
Il est vexé car lui-même il ne comprend pas très bien ce qui s'est passé.
Le lendemain matin, Paul ajoute : "Oui, moi aussi, j'ai entendu les pas. Ce n'était pas Mik (baby-sitter qui est partie vers 22h30) ni Matthieu. Mais bon, je me suis endormi..."
En tout cas, l'heure ne correspond pas.

Je ne crois pas que nos garçons aient rêvé. Y avait-il alors vraiment un visiteur ? Il est venu à 23h, quand il y avait encore une lumière à la fenêtre ? Il ne choisirait pas plutôt 3h le matin ?
Ma conclusion est celle-ci : le fantôme de la maison s'est manifesté ! Ou l'esprit de la maison si vous voulez.
Triste ou inquiet du sort de la maison, il a dû venir errer sur notre chantier de ruine...
Je me suis donc adressée à lui à haute voix. (Heureusement une amie m'avait appris comment parler à un fantôme.)
"Ne t'inquiète pas. Nous prenons soin de ta maison. On ne la détruit pas bêtement, tu sais. On l'aime bien. On la rajeunira avec respect. Allez, tu peux maintenant t'en retourner là où tu étais. "
Je crois qu'il s'est vite apaisé et nous confie maintenant "sa maison" de son plein gré.

mardi 10 mai 2011

Démolitions

La maison comprenait une partie principale qui sera conservée et un ajout à l'arrière (petite entrée, cuisine, toilettes) qui est en cours de démolition pour être remplacé.
Au cours de la démolition, j'ai découvert du papier journal daté du jeudi 11 juin 1942. "Les Japonais débarquent aux Aléoutiennes, plusieurs bases américaines de cet archipel sont déjà occupées".

L'indication de date est intéressante même si j'aurais évidemment préféré la découvrir gravée sur des pièces d'or. En pleine Occupation, à Antony, on pensait à l'avenir...
A cet époque on construisait en parpaings de mâchefer, qui est un résidu de sidérurgie, assez léger. La partie principale est quant à elle construite en briques même si on a pu constater que les fondations étaient assises sur une semelle d'un béton de mâchefer.

En fait, quelques indices montrent que la construction initiale ne devait comprendre qu'un seul niveau. En 1942, alors que le journal parlait de guerre et de rationnement, on aurait donc construit un étage et une extension.
Aujourd'hui un plombier a démonté le chauffe-eau et coupé quelques tuyaux. Les amateurs de bain doivent maintenant prendre leur mal en patience. Le chauffe-eau à gaz n'est plus tout jeune mais on le met de côté soigneusement car on n'est pas sûr de pouvoir s'offrir un appareil moderne.

lundi 2 mai 2011

Sous la pluie, c'est moins drôle

C'est la première fois depuis le début des travaux qu'il a plu vraiment. Et ça, ça change ! On est dans la gadoue car ils creusent la terre ! Je me rends compte combien on avait de la chance jusque là avec le temps. Surtout depuis que la cuisine a été déménagée dans la maisonnette, je traverse le jardin 50 fois par jour. Quand il fait beau, ce n'est pas pénible, mais la pluie change les données. C'est une période de transition un peu déstabilisante avant la démolition de la cuisine. Les vêtements sont dans la maisonnette mais les sous-vêtements sont encore dans la maison. On dort encore dans la maison mais la maisonnette est presque remplie.
Ad. a commencé la semaine dernière à attaquer les escaliers extérieurs en béton et le sol en béton du jardin qui résistaient bien au marteau-piqueur. Avec Nat. qui est rentré de vacances, le rythme a accéléré cette semaine. Ils ont bien creusé la partie qui va être créée. Les escaliers disparus, nous sommes obligés de passer par la porte de façade et pratiquer un autre passage pour atteindre le jardin. Tintin est complètement perdu. Il ne me quitte pas d'une semelle car il est très inquiet. Mais oui, ça bouleverse son quotidien et sème la pagaille dans son "territoire".
Une surprise ! Dans le sol de la partie creusée passe le tuyau en poterie qui assure l'évacuation de la maisonnette. Heureusement, ils ne l'ont pas cassé. Mais par contre, il faudra le dévier. On ne sait jamais ce qu'il y a dans la terre si on ne creuse pas. Je préfère trouver du trésor !