samedi 25 juin 2011

Porte-à-faux

La mise en place du plancher du rez-de-chaussée a été une aventure.
Attention, c'est un peu technique. Sujets aux maux de tête s'abstenir !
La technique est en général plutôt facile. On pose des poutrelles en béton précontraint sur les murs. Leur longueur est telle qu'elles reposent sur 5 cm de mur à chaque extrémité, le câble de précontrainte continuant au dessus de l'épaisseur du mur. On pose des hourdis sur les poutrelles, qui sont des parpaings de ciment de forme adéquate (on les appelle aussi des entrevous, ce qui est un nom assez charmant). Puis on coule une dalle de béton par dessus le tout, armée d'un treillis métallique soudé, dite dalle de compression. Le béton remplit également l'espace au dessus du mur et forme ainsi un chaînage tout en maintenant l’extrémité des poutrelles. Simple.

Là où ça se corse c'est que la partie côté cuisine doit former un porte-à-faux. En effet, dans la partie neuve, la fondation respecte l'alignement des murs de la partie existante mais les pièces côté cuisine vont déborder jusqu'en en limite de propriété c'est-à-dire sur un porte-à-faux de 70 cm. Ceci s'explique par le fait que l'architecte n'a pas voulu faire une fondation profonde à l'aplomb de la maison attenante qui n'a pas de sous-sol, dans le soucis d'éviter à cette maison voisine ce qu'on appelle pudiquement un désordre.
Un porte-à-faux de 70 cm ce n'est pas la mer à boire et ça ne faisait pas peur à notre entrepreneur.
Malheureusement, le patron a eu subitement mal à l'épaule, il a cru avoir un problème cardiaque et il a été quelque jours peu présent.
Les ouvriers ont vu le plan, avaient à leur disposition des poutrelles qui avaient bien les 70 cm en plus. Ils ont posé ça sur les murs, mis les hourdis et coulé la dalle de compression. Dans leur idée, on allait pouvoir continuer à bâtir sur le porte-à-faux. Je sentais bien qu'il y avait un problème quelque part.
J'ai eu quelques jours d'angoisse.
D'abord, avant de couler la dalle de compression, au moins faire combler les jours entre le sommet du mur et les poutrelles. En effet les hourdis masquant le sommet du mur, le béton ne viendra pas solidariser les poutrelles avec le mur.
Ensuite les inquiétudes au sujet de la résistance structurelle. L'architecte un peu indisposé par mes récriminations et l'indisponibilité du patron de l'entreprise m'a certifié que le contremaître garantit la solidité. Le temps de discuter, les maçons ont coulé la dalle qui peut sécher pendant le weekend.

Lundi le patron vient voir le chantier et comprend tout de suite que ça ne marche pas. Il nous explique comment il avait l'intention de faire. Dommage qu'il n'ait pas su le faire comprendre à ses ouvriers !
Il faut trouver une solution.
On va réaliser de vraies poutres pour soutenir la suite du mur au dessus du porte-à-faux, faisant supporter le poids sur les murs latéraux, pas sur le mur au dessus duquel passent les poutrelles. En effet les poutrelles ne sont en aucune façon prévues pour porter un mur.
 En fait de murs latéraux, il n'y en a qu'un puisque la construction complète une partie ancienne. Pour suppléer au mur manquant et sa poutre impossible (contre l'existant), un support sera réalisé en refaisant une fondation dans le passage, ce qu'on voulait éviter au début.
Ouf, après ces péripéties le reste devrait être plus simple, rien que du standard. Malgré tout, il faut garder l’œil et savoir anticiper !

vendredi 10 juin 2011

Les murs montent


Nos voisins sont très bricoleurs. Deux maisons plus loin, la famille a été dans les travaux pendant quatre ans ! Parce que le mari a décidé de prendre tout en main après avoir viré les ouvriers qui travaillaient trop mal. Il a tout fait sauf la toiture. Notre voisin en face est aussi en travaux depuis plus d'un an. Lui, au contraire, il fait la toiture lui-même! Ou plutôt il refait sa toiture car il n'était pas du tout content de la façon dont elle a été faite par de soi-disant professionnels. Admiration du quartier ! Il est tous les jours sur le toit en ce moment. Je précise que ce ne sont pas des retraités. Ils ont respectivement un enfant de l'âge de Paul.

Ce voisin en face, il fait une maison super écologique : matériaux de haute qualité, isolation à fond, recyclage d'eau de pluie pour WC, panneaux solaire... Par contre, nous, nous avons choisi la simplicité : parpaings, isolation simple, chauffage tout à fait ordinaire. Un seul point écolo est peut-être d'avoir gardé le puits pour arroser le jardin. Bien sûr que c'était une question de budget, mais aussi parce que nous gardons la partie la plus ancienne de la maison et que l'on a jugé raisonnable de faire simple par rapport à la qualité de construction de cette partie. Elle est faite de briques de l'époque et n'a pas assez d'espace pour une isolation de 20cm d'épaisseur. Comme nous voulions garder l'aspect de la façade extérieure, l'option de l'isolation par l'extérieur était écartée d'avance. Cela coûterait plus cher d'ailleurs.

Voilà, Jeannette restera modeste et simple comme on aime, toujours un peu décalée mais un peu plus belle, j'espère. En attendant, les murs montent ! On aura sûrement un plancher de rez-de-chaussée la semaine prochaine.

jeudi 2 juin 2011

Des murs et des pas mûrs ?

Dans l'article précédent, sur la première photo, on voyait un beau trou et des tranchées bien nettes prêtes à accueillir les semelles de fondation en béton armé. Lundi ce béton était coulé. Lundi soir, tout content, je m'arme du plan, d'un mètre ruban, de ficelles et d'un fil à plomb et... devinez quoi ! Je m'aperçois que certains murs doivent être construits carrément à côté de la semelle ! C'est flagrant sur la photo ci-dessous. Un mur doit venir s'aligner à gauche de la ficelle (la photo est prise pour n'avoir aucun effet de parallaxe). C'est acceptable à un bout mais à l'autre bout, c'est à côté... La tranchée avait été creusée de travers ! Ailleurs, pour un mur de refend, il y avait une erreur de 20 cm, la largeur d'un parpaing. Il y avait eu confusion entre mesure intérieure et mesure extérieure !

Branle-bas de combat, je convoque patron et architecte. Le patron passe vers 10 heures. Je lui dis qu'il faut casser pour refaire une fondation correcte. Il semble d'accord et donne quelques ordres aux ouvriers. Je repasse plus tard pour voir l'architecte. Nous constatons qu'ils ont rafistolé l'affaire. Il n'y a qu'à espérer que c'est fait sérieusement avec raccord de ferraillage adéquat...
Mercredi, le premier rang de parpaings était posé. Je mesure... Ouf, c'est bon !
Comme matériel de mesure, ils ont un vieux mètre ruban qui se bloque à 4 mètres et qui ne se rembobine plus, une règle de 2 mètres un peu cabossée et un petit niveau à bulle. Je n'ai pas vu d'équerre ni de fil à plomb. Il va falloir rester vigilant !